Son œuvre explore et reconquiert des territoires tunisiens abandonnés en figeant l’errance, l’attente et l’isolement des décors, des espaces et des habitants touchés par la précarité et le chômage.
Il vient récemment de rejoindre en tant que candidat l’équipe de la prestigieuse agence de photographie Magnum. Il s’appelle Zied Ben Romdhane et du talent il en a à revendre. Portrait.
Né en Tunisie en 1981, Zied a poursuivi des études économiques avec en poche un master de l’Institut supérieur de gestion de Tunis. La photographie il la pratique d’abord au sein du Club photos Tahar-Haddad où il se fait entourer par des encadreurs-photographes qui l’ont aidé à maîtriser les notions de base. En 2008, il décide d’en faire son métier. Sa carrière débute avec la publicité avant d’évoluer vers le documentaire et le photojournalisme.
Zied a pris part à plusieurs expositions collectives et a animé différents ateliers de photographie. En 2007, vient sa première consécration avec le premier prix au salon artistique Le Printemps des Arts à Tunis, suivra, entre autres récompenses, le prix Popcap dans le cadre du Festival Image Afrique en 2015. L’artiste a exposé un peu partout dans le monde entre autres à Arles (2013), Paris (Maison de la Tunisie, 2013), Marseille (Mucem, 2015), New York (White Box, 2013), Bombay (Clark House, 2013), Houston (Fotofest Biennial, 2014), ou encore Dubaï (1×1 Gallery, 2014).
Le talentueux photographe explore d’autres cieux artistiques comme le cinéma où il a porté la casquette de directeur de photographie et de producteur. Il a, à son actif, dans ce sens, plusieurs films comme «Sabaa Chicken» (2010) et le documentaire «Fallega» (2011). Il a également pris part au projet Reporting Change de World Press Photo en 2013 et a collaboré dans des projets éditoriaux à l’instar de «La révolution tunisienne-Irada» et «Dégage».
En 2018, il sort son propre livre tiré de sa série de photographies «West of Life» au titre éponyme. Cette série a d’ailleurs été publiée par la Native Agency. Réalisées dans le bassin minier, ces œuvres retracent l’histoire et le quotidien de cette région. Avec son objectif, l’artiste capture l’amour et l’espoir qui reste, malgré tout, intacts dans cette région occultée.
C’est dans ce sens que s’inscrit, principalement, son œuvre qui explore et reconquiert des territoires tunisiens abandonnés en figeant l’errance, l’attente et l’isolement des décors, des espaces et des habitants touchés par la précarité et le chômage.Son travail unique et authentique, sa passion et sa rigueur lui ont permis, récemment, de rejoindre en tant que candidat la prestigieuse agence Magnum Photo qui regroupe quelques-uns des plus grands photographes et photojournalistes du monde. Bravo et bonne continuation, Zied.